Que devrait-on apprendre de nos enfants ?

Sur mon fil Facebook, dans mes discussions Zoom, au restaurant (avant le confinement !), je lis et j’entends souvent des trucs qui me font grincer des dents. Des phrases du genre :

  • « Mes enfants me sont prêtés » ;
  • « Mes enfants sont la chose la plus importante dans ma vie » ;« Ma fille est ma copie conforme » ;
  • « Mon garçon veut suivre ma voie. »

Soupir.

D’abord, parler de ses enfants comme d’une chose, ça ne passe pas. On peut emprunter un tournevis étoile ou des bâtons de golf, mais pas un petit être humain avec des dents de lait. Come on !

Aussi, si vous avez parcouru mon blogue, vous savez que je reviens souvent sur nos choix sur Terre. Je crois que nous nous sommes tous choisis pour vivre ensemble cette grandiose aventure et que tout ce qui nous arrive découle de nos choix. De nos choix de Terriens, mais aussi de ceux d’avant. C’est la même chose pour nos bambins.

Nous nous sommes choisis. Ce n’est pas nous qui les avons choisis. Ce n’est pas eux qui nous ont choisis. Nous nous sommes mutuellement choisis. Comme les autres personnes qui nous entourent. Nous nous sommes choisis pour apprendre, grandir et, surtout, devenir une meilleure version de nous-mêmes. Nos enfants existent en partie pour cela.

J’entends trop souvent de la bouche de parents : « C’est moi, le parent, c’est moi qui dois tout apprendre à mon enfant, l’éduquer, lui enseigner le fonctionnement de la société… Bla-bla-bli et bla-bla-bla. »

Ils ont raison. Partiellement.

En tant qu’adultes, nous avons certainement des expériences de vie à partager. Notre rôle est d’aider ces tout-petits à vivre leur enfance, sans manquer de rien. Par contre, il ne faut pas oublier que Fillette et Fiston sont là pour nous apprendre et nous faire évoluer, en retour.

Ils sont différents de nous, et c’est parfait ainsi ! N’essayons donc pas de les rendre comme nous. Laissons-les se forger leurs propres opinions. Laissons-les conclure leur propre accord avec la vie. Laissons-les choisir leur carrière. Trop souvent, nous exerçons une influence positive ou négative sur leurs décisions. Laissons-les rêver ! Ça ne leur fera pas mal. Et à nous non plus !

Je vois tellement de jeunes qui sont contaminés par les vices et les phobies de leurs parents. Si vous avez peur des abeilles, c’est fort probable que vos enfants craindront aussi les ruches. Si vous avez peur d’avoir peur, c’est fort probable que vos minis souffriront d’anxiété.

On pousse souvent dans la gorge de nos enfants nos valeurs, notre vision de la vie, nos qualités et nos défauts. Même s’ils mesurent trois pommes, Emma, Xavier et Léa ont leur propre personnalité.

Qui prend le temps de connaître ses enfants et de savoir qui ils sont réellement ? Pour plusieurs, le confinement a été bénéfique en ce sens et a permis un véritable rapprochement familial, difficile à créer dans le tourbillon du quotidien.

Dans la journée, n’hésitez pas à leur demander leur avis : « Que penses-tu de cette nouvelle ? », « Que ferais-tu, toi, à ma place, dans cette situation ? », « Est-ce que cette décision te paraît juste ? » Laissez-leur la créativité et la liberté. Après tout, c’est leur vie !

Le soir, avant de vous coucher, prenez le temps de vous arrêter pour réfléchir à ce que vous avez appris de vos enfants et en exprimer de la gratitude. Questionnez-vous sur les interactions que vous avez eues avec eux. Vous comprendrez bien des choses et deviendrez un meilleur parent. Je vous encourage même à faire cet exercice avec toutes les personnes que vous avez rencontrées et les situations que vous avez vécues.

Dans mon blogue, je parle régulièrement de l’importance de se connaître soi-même. C’est la vraie source d’amour et de bonheur. Je crois que les parents ont une grande responsabilité pour aider leur fille ou leur garçon à se connaître réellement. Pour y arriver, nous devons apprendre nous-mêmes à les connaître réellement et à les laisser exercer leur jugement.

Là-dessus, je vais aller mettre les miens au lit. Et les remercier pour tout ce qu’ils m’ont apporté aujourd’hui.

Hugo Dubé

hugoencavale.ca